lundi 4 juillet 2011

Day Old Blues.

« The windows are the perfect picture,
They're always changin'. »


 De retour de Paris, après 2 jours intenses. Dans le train, avec la bande-son adéquate dans ces moments là : Yuksek - Living on the Edge of Time. La dose parfaite d'optimisme, de zénitude, de beats spatiales, d'invitation à se détendre après un mois d'épreuves de bac & de concours. Le sourire au lèvre dans le TGV destination Genève. Le moral gonflé à bloc, et peut-être même une légère pointe d'ennui à l'idée qu'on ne reverra plus les 4 900 personnes réunis dans le Hall 1 pour jouer leur destin en 4 problématiques, à l'idée de ne plus se lever à 6h30 pour bachoter une dernière fois, à l'idée de ne plus manger sur le pouce, à l'idée ne plus échanger nos impressions avec d'illustres inconnus. Mais l'été commence enfin, on peut enfin lâcher la pression, et éclater comme des petites bombes à retardement. Le sourire aux lèvres devant le ciel bleu, les voyages en train qui mènent aux vacances, et les oreilles rassasiées à l'écoute de On a Train, parce que c'est typiquement se qu'on ressent là, maintenant, tout de suite : « I would rather live on a train. ». 
Et puis comme c'est souvent le cas, la réalité reprend le dessus. Et on se retrouve à empaqueter sa chambre, à profiter des derniers jours qu'il nous reste dans cette ville qui nous a vu (en partie) grandir. On redécouvre la beauté de la ville, la nuit tombée. Et puis on se rend compte à quelle point les endroits les plus anodins vont nous manquer. Ceux qu'on voit tous les jours, dans lesquelles on se pose nonchalamment pour fumer une cigarette, papoter avec des copains, rigoler des autres. Ceux qui nous débectent parfois, ceux qu'on aime haïr, et qu'on aimera manquer. Le Blues pré-déménagement en somme. Celui qui pointe le bout de son nez, dès qu'un nuage assombri le ciel désespérément bleu. Celui qui nous force à apprécier le moindre instant, à photographier mentalement le moindre détail, enregistrer le moindre bruit. Celui qui te rappelle que dans 2 mois, ta vie changera. Que les illusions s'envoleront, et que tes espoirs seront soit réalisés, soit contrariés. Au choix. Pas forcément le tien. 


 Mais l'été est là. Alors on va vivre nos vies de bohème sans se soucier de demain, car demain arrivera bien assez tôt. On va rire devant les touristes égarés, on va jouer les touristes nous-mêmes. Et puis on va boire, et danser jusqu'au bout de la nuit. On va rêver à l'après, on va refaire le monde, devant un lever de soleil sur une plage au bout du monde, et on ira se coucher quand d'autres iront travailler. 



BOHEMIAN LOVE.