mardi 15 avril 2014

Spike Jones, Her.

Hier, je ne suis pas tombée amoureuse de mon OS, mais d'un film. 

(De toute façon, je tourne sur Blackberry et je crains que notre relation touche à sa fin...) 



Voilà un moment que je voulais voir HER de Spike Jones, la bande-annonce m'avait faite saliver, et puis bon Arcade Fire pour sublimer de bien belles images, ça ne se refuse pas. 
Le pitch ? Theodore Twombly, que sa récente rupture a rendu solitaire, installe un nouvel OS hyper intelligent et sensible. Theodore apprend peu à peu à connaître Samantha via de longues conversations avec son smartphone/ordinateur, et fini par en tomber amoureux. 

I know a woman in this office who is dating an OS, and the weird part is, it’s not even hers. She pursued somebody else’s OS!” 

- Amy


L'action se déroule dans un futur proche, et le peu d'effets spéciaux utilisés - pour un film d'anticipation - rend le tout très réaliste et facilement projetable. Les dialogues sont drôles, les situations un peu cocasses, et les personnages attachants et identifiables. Qui ne s'est jamais senti un peu handicapé socialement ? 
Dans ce Los Angeles du futur - mais pas trop, l'interaction sociale a fait place à de vives discussions lancées avec son OS. Les individus se croisent mais ne se parlent pas, trop occupés qu'ils sont à échanger avec un ordinateur. C'est d'autant plus déroutant, que finalement on est pas loin de la réalité : hyper-connexion, drague via Tinder, et #plaisir. Spike Jones réussit donc à dénoncer ce danger, sans tomber dans le film moralisateur. Ici, Samantha apparaît comme pleine de vie, optimiste, et drôle. Elle remplace l'ex-femme peu sûre d'elle, à l'humeur changeante, et surtout elle ouvre les yeux à Theodore. Leur relation amoureuse nous guide vers un chemin d'acceptation de l'autre - avec ou sans corps - où son esprit prime sur son apparence. Et finalement, c'est fou comme une voix, en l'occurrence celle de Scarlett Johansson, peut transmettre comme émotion. On dit souvent que les yeux sont le miroir de l'âme, mais pour le coup c'est discutable. Outre la voix, la musique permet elle aussi de transmettre une foule d'impressions, de capturer un instant. Et c'est bien là tout l'intérêt que la bande-son prend dans cette relation intime, où les photos sont remplacées par des morceaux composés par Samantha. 


Pour The Moon Song, j'avoue avoir préférée la version interprétée par Karen O et Erza Koenig, sûrement parce que je trouve la voix de Scarlett Johansson un peu faiblarde et je m'attendais à mieux de la part de l'interprète de I Don't Know What to Do. Si The Moon Song ne m'avait pas tellement convaincue à sa sortie, le morceau prend vraiment tout son sens dans le film. Evidemment, je ne peux pas parler OST en faisant l'impasse sur les compositions d'Arcade Fire. C'est beau, c'es doux, et ça capture merveilleusement bien toutes les sensations des protagonistes pour mieux nous les retransmettre. Je pense que sans la musique, l'identification aux personnages n'aurait pas été aussi complète. 
Finalement, on n'est pas seulement spectateur. Non, on a l'impression de vivre ces relations avec eux : de voir grandir et évoluer nos aprioris, nos pensées, et nos sentiments avec eux. 




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